Pour vous guider de manière concrète et limiter les démarches chronophages, vous trouverez ci-dessous les principales étapes à respecter afin d’actualiser votre Kbis dans les règles de l’art. Les exemples que je présente sont tirés de cas pratiques rencontrés chez différents clients. Vous verrez qu’en anticipant, il est possible de simplifier considérablement le process. Toutefois, sachez que la procédure exacte peut varier en fonction de la forme juridique de votre entreprise (SARL, SAS, etc.) et de la nature précise de la fusion. L’important est de bien comprendre la logique globale et d’adapter chaque étape à vos propres spécificités.
Déterminer la forme de la fusion et la portée numérique
Le premier réflexe consiste à clarifier la nature de la fusion : s’agit-il d’une fusion-absorption, d’une fusion par création d’une nouvelle société, ou encore d’une fusion simplifiée ? Par ailleurs, définissez clairement ce que recouvre la notion de « fusion numérique » dans votre contexte. Est-ce l’intégration de sites e-commerce ? Le regroupement de vos équipes informatiques ? Cette première analyse vous aidera à dresser la liste des documents nécessaires, mais aussi à cibler de manière précise les informations à reporter sur le nouveau Kbis. Souvent, la complexité de la fusion numérique réside dans la pluralité de systèmes et de logiciels à unifier. Veillez donc à bien recenser les logiciels (CRM, ERP, solutions de paiement) et les différentes interfaces en jeu.
En parallèle, pensez à vérifier si un éventuel changement de dirigeant est prévu. Dans certains cas, la fusion numérique s’accompagne d’une réorganisation de la gouvernance, où de nouveaux associés et dirigeants peuvent faire leur entrée effective. Toute modification au sein de l’organe dirigeant doit apparaître sur le futur Kbis. Cette tâche est souvent plus simple si vous avez établi un document formalisant clairement la nouvelle répartition des responsabilités, validé par l’assemblée générale ou par tous les actionnaires/statutaires concernés. Les experts-comptables ou avocats spécialisés en droit des sociétés peuvent également vous aider à sécuriser cette étape.
Rassembler les documents officiels pour le greffe
La deuxième étape, et non des moindres, consiste à réunir les documents nécessaires à l’actualisation de votre Kbis. En général, vous devrez produire :
- Le procès-verbal de fusion établi par les assemblées générales ou conseils d’administration concernés.
- Les statuts à jour de la société absorbante ou de la nouvelle entité créée.
- La justification de la réalisation définitive de la fusion (certificat de dépositaire, attestation bancaire, etc.).
Si des changements de direction ou d’adresse sont intervenus, préparez également les pièces justificatives : justificatif de jouissance des locaux pour la nouvelle adresse, pièces d’identité pour les nouveaux dirigeants, etc. Vous devrez, par ailleurs, joindre un formulaire (fourni par Infogreffe ou le greffe du tribunal de commerce) pour officialiser votre demande de modification. L’idée est de montrer de manière transparente que la société absorbée et la société absorbante ont bien fusionné, tant sur le plan légal que pratique. Ce dossier complet servira de base à l’actualisation du Kbis, étape qu’on appelle aussi la « publication de la fusion ».
Déclarations légales et administratives
Une fois votre dossier constitué, il s’agit de respecter les formalités de publicité légale. Bien souvent, il convient de publier un avis de fusion dans un journal d’annonces légales, mentionnant les éléments principaux (nom des sociétés concernées, date d’effet, adresse du siège social, objet social, montant du capital). Cette annonce garantit la transparence vis-à-vis des tiers. Au même moment, vous devrez déposer votre dossier complet auprès du greffe. Selon la charge de travail du greffe et la période de l’année (les mois de clôture fiscale, par exemple), la durée de traitement peut osciller entre quelques jours et deux semaines. Généralement, le coût global de ces formalités, incluant les frais de publication, se situe autour de 200 à 300 euros, voire plus si le dossier est volumineux.
C’est également dans cette phase que vous devrez veiller à ce que les éléments numériques soient en ordre : si la fusion implique un nouveau site internet, une nouvelle identité graphique ou un nouveau nom de domaine, vérifiez que ces changements sont cohérents avec ce qui figure dans les statuts et composants légaux. Par exemple, si votre entreprise fusionnée adopte un nouveau nom commercial, assurez-vous que cette dénomination soit bien déclarée auprès des services compétents. De même, si vous créez un nouveau logo ou un nouvel outil numérique, pensez à le mentionner dans vos documents internes (procédures, charte graphique) pour éviter les confusions au sein de l’équipe.
Communication avec le greffe et validation du dossier
Une fois le dossier déposé, le greffier vérifie la complétude et la conformité des pièces fournies. Vous pourriez être contacté(e) si des informations complémentaires sont nécessaires. Il est vivement conseillé de conserver toutes les preuves de dépôt et de suivi, surtout si la démarche se fait en ligne via la plateforme d’Infogreffe. En effet, le greffe peut demander un échange complémentaire, voire l’ajout d’une pièce manquante s’il juge que certains éléments ne sont pas suffisamment explicites. Pour une fusion d’entreprises, cela peut arriver notamment si les procès-verbaux de fusion ne sont pas établis dans les formes requises ou si la date d’effet juridique est ambiguë.
Une fois que le greffe aura validé la mise à jour, vous recevrez votre nouveau Kbis indiquant la réalisation de la fusion et mentionnant clairement toutes les modifications (dénomination, capital, siège social, dirigeants). À ce stade, vous devrez diffuser ce document auprès de vos interlocuteurs habituels : banques, prestataires de paiement, fournisseurs, partenaires clés. Un Kbis à jour est souvent exigé pour mener des opérations bancaires courantes, comme l’ajout d’un nouveau compte ou la demande de financement. Par ailleurs, s’il existait des contrats et abonnements numériques au nom de l’ancienne entité, il faudra notifier contractuellement le changement de titulaire.
Vérifications et corrections post-actualisation
Une fois le nouveau Kbis en main, assurez-vous que les informations correspondent parfaitement à la réalité. Il n’est pas rare de détecter de petits décalages, comme une responsabilité mal mentionnée, un dirigeant secondaire oublié ou un code APE incomplet. Si vous détectez un écart, mieux vaut le signaler immédiatement au greffe pour éviter toute complication ultérieure. Il est aussi utile de mettre à jour les documents internes (facturier, conditions générales de vente, registres obligatoires), afin que l’ensemble soit homogène. En cas de fusion numérique, cette vigilance doit s’étendre aux outils digitaux : votre CRM, votre plateforme e-commerce et votre logiciel de facturation, par exemple, doivent tous reprendre les nouvelles informations légales.