La forme juridique que vous adoptez pour créer votre plateforme de formation en ligne dicte un grand nombre de vos futures obligations : comptables, fiscales, administratives et même commerciales. Que vous souhaitiez tester le marché avec une structure minimaliste ou vous lancer dans un ambitieux projet de groupe, vous devrez faire un choix éclairé. Ci-dessous, nous passons en revue les statuts les plus fréquemment adoptés par les porteurs de projets e-learning, en expliquant quand un Kbis est ou n’est pas nécessaire.
La micro-entreprise
Beaucoup de consultants, formateurs indépendants ou coachs optent pour le régime de micro-entreprise. Ce statut, réputé pour sa simplicité administrative et sa flexibilité, permet de lancer rapidement une activité de formation en ligne sans coût de création élevé. L’enregistrement se fait auprès de l’URSSAF, et vous obtenez par la suite un numéro SIRET. Vous n’êtes pas immatriculé au Registre du Commerce et des Sociétés pour des prestations de service sous forme libérale (ce qui est généralement le cas de formations en ligne), sauf cas particuliers (comme certains domaines qui relèvent plutôt de l’artisanat ou du commerce au sens strict). De ce fait, vous ne disposez pas de Kbis. À la place, vous avez un document d’inscription au Répertoire des Entreprises et des Établissements.
Ce statut est très populaire pour commencer, notamment si l’on envisage de proposer des formations sur une plateforme e-learning existante ou via son propre site d’apprentissage. Vous pouvez facturer vos clients, collecter vos revenus et payer vos cotisations sociales selon un barème simplifié. Le principal bémol, cependant, est le plafonnement du chiffre d’affaires annuel (actuellement autour de 77 700 euros pour les prestations de service en 2023, le seuil étant susceptible d’évoluer). Vous devrez aussi tenir à jour un livre des recettes et déclarer votre chiffre d’affaires mensuellement ou trimestriellement, tout en gardant en tête qu’aucun Kbis ne vous sera délivré avec ce régime.
La SAS ou la SASU
La SAS (Société par Actions Simplifiée) ou sa version unipersonnelle, la SASU, est une forme juridique privilégiée par beaucoup d’entrepreneurs qui souhaitent un statut plus structuré que la micro-entreprise et éviter le régime social du gérant majoritaire. La SAS(U) offre une souplesse statutaire importante : vous pouvez moduler la répartition du capital, la gouvernance et le rôle de chaque associé de manière très flexible. C’est un statut particulièrement indiqué si vous anticipez une croissance rapide de votre activité e-learning, une levée de fonds ou l’entrée de nouveaux actionnaires.
Dans ces cas, vous êtes tenu de vous immatriculer au Registre du Commerce et des Sociétés, et donc vous obtiendrez un Kbis après la création officielle de votre structure. Cette immatriculation est souvent perçue comme un gage de sérieux, ce qui peut rassurer les établissements bancaires, les grands comptes et même les partenaires institutionnels. En contrepartie, les charges sociales et fiscales peuvent être plus élevées, et la SAS(U) est soumise à des formalités administratives plus complexes, notamment l’établissement de statuts, la publication d’annonces légales et la tenue d’une comptabilité complète.
La SARL ou l’EURL
Enfin, la SARL (Société à Responsabilité Limitée) ou sa version unipersonnelle, l’EURL, demeure un statut classique pour les entrepreneurs souhaitant lancer un site d’e-learning tout en limitant leur responsabilité. Comme pour la SAS(U), la SARL/EURL nécessite également une immatriculation au RCS, ce qui se traduit par la délivrance d’un Kbis. Les caractéristiques et les avantages sont assez proches de la SAS, si ce n’est que le régime social du gérant peut être différent (TNS pour le gérant majoritaire, assimilé salarié pour le gérant minoritaire ou égalitaire).
Que vous optiez pour la SARL/EURL ou la SAS(U), vous devrez bien préparer votre dossier de création, rédiger ou faire rédiger vos statuts, publier une annonce légale et déposer votre capital social. Par la suite, il vous sera possible de développer votre plateforme e-learning de manière structurée, en recrutant des collaborateurs ou en collaborant avec des formateurs externes. Le Kbis que vous obtiendrez constituera alors la preuve légale de votre existence en tant que société commerciale. Cela peut être un atout pour nouer des partenariats avec des institutions ou pour renforcer la confiance chez des clients B2B qui ont l’habitude de demander ce document.