Lorsqu’il s’agit de mettre en place un contrat formel, certaines clauses revêtent une importance capitale pour protéger vos intérêts et ceux de votre collaborateur. Autrement dit, il existe des passages à ne surtout pas négliger si vous souhaitez sécuriser votre partenariat digital. Nous allons détailler ici les principales clauses, ainsi que des conseils pratiques pour bien les formuler.
Clause de confidentialité et de protection des données
L’une des premières clauses à intégrer dans votre contrat concerne la confidentialité et la protection des données échangées. Dans le monde digital, les entreprises collaborent souvent autour de données stratégiques : listes de clients, statistiques de ventes, informations techniques, codes source, etc. Les risques de fuite ou d’utilisation abusive sont réels.
Il est donc impératif de prévoir des dispositions imposant la non-divulgation de toute information confidentielle obtenue dans le cadre du partenariat. Vous pouvez mentionner les sanctions en cas de non-respect, lesquelles peuvent aller d’une indemnisation financière à la résiliation immédiate du contrat.
Par ailleurs, la protection des données personnelles, en particulier dans le cadre du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), doit faire l’objet d’une attention particulière. Vous êtes légalement tenus de garantir la conformité de vos traitements de données. N’oubliez pas de préciser quels types de données sont concernés, les finalités de ces traitements et les engagements réciproques pour respecter la réglementation en vigueur. Mentionner le RGPD dans le contrat est donc très pertinent, surtout pour une prestation où vous ou votre partenaire manipulez des informations à caractère personnel.
Clause de propriété intellectuelle
En matière de projets digitaux, la question de la propriété intellectuelle est essentielle. La création d’un site internet ou d’une application, par exemple, implique inévitablement la production d’éléments graphiques, de lignes de code, de contenus, etc. Qui détient réellement ces créations ?
Votre contrat doit délimiter clairement à qui appartiennent les droits d’auteur, ainsi que les éventuelles licences d’exploitation accordées à l’autre partie. Cela inclut souvent :
- Le copyright du contenu (textes, images, vidéos, etc.)
- Le code source (pour un logiciel, une application, un module spécifique)
- Les marques et logos éventuellement créés dans le cadre du partenariat
Dans le cas où vous collaborez, par exemple, avec un développeur freelance pour concevoir une plateforme en ligne, réfléchissez à l’avance à la cession totale ou partielle de ses droits, selon votre projet. Sans clause explicite, vous pourriez vous retrouver dans une situation complexe : impossibilité de modifier ou de vendre le produit développé, ou litige sur l’exploitation future.
De plus, sachez qu’en France, la mention d’un Kbis peut être un indicateur de sérieux, car c’est l’extrait officiel qui atteste de l’existence légale d’une entreprise et de sa capacité à réaliser des prestations. Pour un partenariat digital, vous pouvez demander une copie récente du Kbis afin de vérifier la fiabilité du partenaire et prévenir de potentielles fraudes.
Clause de non-concurrence
Pour préserver la stabilité et la confiance au sein d’un partenariat digital, il est souvent judicieux de prévoir une clause de non-concurrence. Pourquoi ? Parce qu’en travaillant ensemble sur des projets numériques, vous partagez vraisemblablement divers secrets de fabrication, stratégies de communication, voire vos fichiers clients.
Pour éviter que votre partenaire n’utilise ces informations privilégiées afin de développer un service concurrent ou de se positionner directement sur le même marché que vous, vous pouvez inclure un engagement de non-concurrence. Attention toutefois à rester proportionné : en droit français, une clause de non-concurrence ne doit pas être trop restrictive en termes de durée ou de zone géographique, au risque d’être jugée inapplicable.
De plus, vous pouvez y lier une clause de non-sollicitation visant à empêcher le partenaire de débaucher vos collaborateurs. En pratique, il s’agit d’un engagement formel à ne pas contacter directement les salariés ou freelances travaillant chez l’autre partie, afin de limiter la fuite de compétences. Ces aspects sont parfois délicats, mais ils sont très importants pour conserver un climat de confiance.
Clause relative aux obligations légales
Dans le cadre d’un partenariat digital, certaines démarches administratives ou légales doivent être accomplies pour être en règle. Par exemple, si vous créez ensemble une société commune destinée à porter un projet numérique, vous devrez remplir les formalités d’immatriculation auprès du Registre National des Entreprises (RNE).
De même, dans une logique de transparence vis-à-vis des clients, il peut être nécessaire de mentionner les informations de chaque partie, notamment leur numéro SIREN/SIRET, leur adresse légale ou encore des données relatives au Kbis. Incluez dans votre contrat la liste des obligations légales et administratives dont chaque partenaire a la charge. Cela vous évitera des oublis ou retards.
Plus le cadre sera clair, plus vous limiterez les risques de sanctions ou de poursuites. Dans certains secteurs (comme la santé, la finance ou le traitement de données sensibles), les contraintes réglementaires peuvent être particulièrement pesantes. Il est alors indispensable d’indiquer dans le contrat quel partenaire prend en charge ces obligations spécifiques et assure la veille réglementaire associée.